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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 10:53

 

Techniques en relief 

 

Gravure sur bois ou Xylographie

Connue des Chinois dès le Ve siècle la gravure sur bois se développera en Europe au XIIe siècle après la découverte de la fabrication du papier. Le motif est créé sur la plaque de bois en creusant avec des gouges et en épargnant certaines surfaces. C’est le principe de la taille d’épargne. L’encrage se fera sur les surfaces épargnées laissant les surfaces creusées donner des gaufrages qui révèleront le blanc du papier. Nombreux sont les livres anciens illustrés de gravures sur bois.

  

Linogravure

Cette technique dérive du bois gravé. La feuille de linoléum est taillée avec des lames, des gouges, ou des poinçons afin d’inciser des lignes, de délimiter des champs de couleur ou d’effectuer des textures. Comme dans la gravure sur bois, l’impression donnera des effets de gaufrage qui donneront à l’estampe un aspect de bas-relief.

 

Collagraphie

Cette technique fait partie des procédés en relief. Sur un support de bois ou de carton, on colle des matériaux (chiffons, ficelles, papiers, cartons, plumes pièces métalliques), puis on les fixe avec de la résine afin de les rendre imperméables. Une fois la composition sèche, l’encrage se fait au pinceau, avec une encre un peu fluide qui imprégnera tous les reliefs. Ce procédé ne permet qu’un nombre très restreint d’épreuves.

  

Carborundum

Pour ce procédé en relief, on réalise un mélange pâteux de poudre de carbure de silicium et de vernis marin avec lequel on dessinera le motif sur une plaque de Plexiglas. L’épaisseur de la pâte déterminera les valeurs des tons intermédiaires obtenus. Il est possible de travailler la couche une fois sèche pour créer des motifs. On encre au pinceau. Les graveurs contemporains associent d’autres matériaux en grains : sable, poudre de pierre ponce,  ou de marbre, sciure ou limaille… pour obtenir des effets de reliefs et autres effets visuels.

 

Technique à plat

  

Monotype

Sur une planche de cuivre ou tout autre support, l’artiste compose son motif à l’encre.  À partir d’un roulage fin et régulier sur le support il est possible de travailler l’encre avec des outils (cartons, brosses), ou avec des solvants pour obtenir des effets de dilution. La création est unique et non gravée, il ne peut y avoir qu’une seule épreuve qui sera tirée sur papier : le monotype.

 

Techniques en creux (taille-douce) : attaque directe, mécanique

  

Manière noire

Ce procédé de taille-douce consiste à créer sur la surface de la plaque de cuivre ou de zinc, un réseau de petites cavités grâce à un outil appelé berceau. Si l’on encrait et tirait la plaque ainsi grainée, on obtiendrait un noir profond. L’artiste réalise ensuite son motif en écrasant le grain avec un brunissoir (outil à bout poli et arrondi) ou tout autre outil rendant à la plaque un aspect plus ou moins lisse, ce qui donnera sur l’estampe des blancs ou des gris sur un fond d’un noir profond.

  

Burin

Avec le burin, outil en acier, taillé en biseau, l’artiste creuse un sillon sans barbes sur la plaque de cuivre ou de zinc. Il enlève un copeau de métal et trace son motif d’un trait net. Pour obtenir des effets plus ou moins grisés, le trait sera plus ou moins serré comme les hachures d’un dessin au crayon. Étant donné sa nature mécanique plutôt que chimique, les gravures au burin sont caractérisées par leur netteté de ligne. Cette technique a été longtemps utilisée pour les illustrations et les copies d’œuvres.

  

Pointe sèche

Avec cet outil, une simple pointe d’acier,  on grave le motif sur la plaque de métal en traçant des traits plus ou moins serrés qui, le long du sillon,  créent des "barbes".  A l’encrage, ces barbes donneront à la gravure son caractère particulièrement sensible.

 

Techniques en creux (taille-douce) : attaque indirecte, chimique

 

Le vernis à graver: Lorsque l’on aborde les techniques chimiques de gravure, l’artiste applique sur les deux faces de la plaque une couche de matière qui résiste à l’acide. La couche de vernis à graver, plus ou moins résineuse, grasse ou cireuse, de couleur foncée en raison du bitume de Judée qui le compose, masque les zones du motif protégées (réserves) et qui se révèleront en blanc lors du tirage de l’estampe. L’artiste doit composer son motif en tenant compte de ce fait, il travaille en négatif : les noirs deviendront des blancs, la couche est uniforme.

  

Eau-forte et morsure

Avec l’eau-forte on aborde le procédé chimique de gravure en creux sur un métal préalablement recouvert de vernis protecteur. L’artiste au moyen de la pointe, ou de tout autre outil,  dessine sur le vernis en mettant ainsi le métal à nu. Une fois le dessin terminé, la planche de métal est plongée dans un bain d’acide (nitrique ou perchlorure de fer). L’attaque de l’acide ou  morsure sera plus ou moins profonde selon la dilution de l’acide et le temps d’immersion de la planche. L’acide n’attaquera que les endroits où le métal n’est pas protégé par le vernis.

  

Aquatinte (XVIIIe siècle)

Une fine pellicule de poudre de colophane (résine de térébenthine) est répartie sur la plaque métallique puis celle-ci est chauffée. Le grain de poudre cuit et fond, se comportant ainsi comme un vernis protecteur dont les grains sont plus ou moins gros, plus ou moins rapprochés. Ce procédé découvert au XVIIIe siècle permet à l’artiste d’obtenir des nuances, en jouant sur la morsure et la finesse de la résine et d’obtenir à l’encrage des effets identiques à ceux d’un lavis (aqua-tinta = eau + encre). Les temps d’immersion et la protection par des couches successives de vernis permettent de créer les valeurs de gris plus ou moins intenses jusqu’au noir le plus profond.

  

Vernis mou

Une couche de vernis posée à chaud sur la plaque métallique permet d’appliquer des motifs (dentelles, feuilles, papiers) afin d’en utiliser les reliefs. Les aspérités des matériaux apposés sur le vernis marqueront leurs dessins et une fois retirés laisseront  leur empreinte sur la plaque qui sera plongée dans l’acide. Les parties découvertes seront mordues révélant les motifs en creux

  

Procédé au sucre

Une couche composée d’un mélange de sucre, ou de miel, d’encre de chine et de gomme-gutte est déposée sur la plaque. Recouverte d’une couche fine de vernis, la plaque est immergée dans l’eau tiède. Le sucre gonfle faisant éclater le vernis en plaques irrégulières, ou gouttelettes. Ce procédé permet d’obtenir des effets de dispersion, des ombres et non des couches uniformes comme avec le vernis à graver.

(sources: Dictionnaire technique de l'Estampe - André Béguin) 

 

Tirage de l’épreuve

  

Encrage

Une fois les vernis enlevés, il est procédé à l’encrage de la plaque qui est alors recouverte entièrement d’encre qui pénètre dans les creux et les tailles. Avec des tarlatanes on enlève l’excédent d’encre sur la surface puis avec le dos de la main on paume pour faire ressortir les blancs. On peut aussi effectuer un second encrage en surface par roulage d’une fine pellicule d’encre d’une autre couleur. Si le motif  le néces-site, si les encres risquent de se polluer, il faudra créer deux plaques, les encrer séparément et effectuer deux tirages successifs. 

 

Épreuves d’état, Épreuves d’Artistes

La cuvette, empreinte laissée par l’épaisseur de la plaque dans le papier est la marque d’une véritable estampe. L’artiste peut tirer une ou plusieurs épreuves de sa planche il les numérotera. Les épreuves intermédiaires ou d’essai seront numérotées EE n°.1,EE n° 2 . Sur le nombre maximum de tirages effectué par l’artiste, un dixième sera numéroté épreuve d’Artiste par ex. EA I/II et EA II/II  lorsque le maximum d’épreuves est de 20. Chaque tirage est une estampe originale car l’artiste renouvelle l’opération d’encrage et d’impression pour chacune d’elle.

 

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